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Mains d'avenir — La voie de Cindy, seconde d'atelier chez ERES

21.08.2025 Artisan
Portrait de Cindy, seconde d'atelier chez ERES
© le19M x Alix Marnat

En plusieurs portraits et autant d’histoires, la série « Mains d’avenir, la voie des artisans » donne à voir les trajectoires, passions et réflexions de celles et ceux qui « font » l’artisanat français.

Aujourd’hui, Cindy revient sur ce qui l’a poussée à rejoindre ERES, Maison de bain, de lingerie et d'active wear fondée en 1968. 

 L’ambiance de l’atelier, Cindy la connaît bien — c’est en quelque sorte son histoire de famille. « Mes grands-parents étaient tapissiers : j’ai passé ma jeunesse dans des ateliers. On faisait beaucoup d’activités manuelles. Des broderies, un peu de couture. Ça m’a certainement ouvert la voie », explique-t-elle.

Après un BEP métier flou [l’équivalent aujourd’hui d’un bac pro, NDLR], elle s’est spécialisée dans les métiers du spectacle. « J’ai fait des stages au Lido et à la Comédie-Française, à Paris, raconte-t-elle. En cherchant une formation pour compléter mon parcours, je suis tombée sur une formation complémentaire d’initiative locale (FCIL), spécialisée dans la lingerie : j’avais trouvé ce que je voulais faire. »

Voilà huit ans qu’elle travaille à ERES, maison spécialisée dans la lingerie, les maillots de bain et les vêtements de sport.


Une passion dictée par la technique

Atelier de ERES - le19M

Aujourd’hui seconde d’atelier, Cindy fait preuve au quotidien d’une rigueur imparable :

« Ma première responsable d’atelier, avec qui j’ai travaillé en sortant d’école, était une grande perfectionniste. J’ai dû faire autant que défaire. Ça n’a pas toujours été facile, mais ça m’a beaucoup formée. »

Désormais, c’est elle qui transmet son savoir-faire, notamment aux stagiaires du lycée professionnel parisien Octave Feuillet, qui forme aux Métiers d’art et de la mode.

« Je suis également très en lien avec mes collègues. Je répartis le travail, je supervise les choses. Mais la transmission se fait dans les deux sens, précise-t-elle. Certaines mécaniciennes de l’atelier ont énormément d’expérience et nous sommes chanceuses de les avoir à nos côtés. »


Partir d’une idée créative et parvenir à la traduire industriellement me motive beaucoup. Et découvrir le produit fini en boutique me rend toujours très fière.

Cindy, seconde d'atelier chez ERES


Un travail manuel

Si de nombreuses machines habitent les ateliers dans lesquels elle travaille, Cindy appuie que la maison ERES fait perdurer de nombreux savoir-faire.

« Oui, nous travaillons seulement sur machine. Mais c’est parce que les modèles doivent pouvoir être développés à grande échelle, souligne-t-elle. Ça reste pourtant un métier du geste. Il faut avoir le coup de main pour travailler certaines matières, comme la maille. C’est un savoir-faire à transmettre, car ça ne s’apprend pas à l’école, il faut se former en atelier. »

En évoquant les vieilles machines sur lesquelles elle travaille, la nostalgie la gagne : « L’entreprise italienne qui les fabrique n’en produit plus de telles. Toute l’équipe essaye donc de les entretenir au mieux, pour allonger leur durée de vie au maximum. » 

À son poste de travail, des podcasts dans les oreilles, Cindy coud, précisant au passage que sa matière préférée « reste la dentelle de Calais ». Sa plus grande fierté ? Un body dont le haut du corps avait été particulièrement ouvragé.


Un savoir-faire de passionnés

Lorsqu’on lui demande les qualités nécessaires pour travailler dans les Métiers d’art, Cindy n’hésite pas une seconde : « La précision, la constance et la patience »

Aussi créative que manuelle, Cindy n’hésite pas à mettre ce que ses proches surnomment « des mains d’or » au service de projets plus personnels. Ces dernières années, elle s’est notamment intéressée à la rénovation de meubles et à la décoration. Quand on aime, on ne compte pas.


Je dis toujours que, pour y arriver, il faut persévérer. Avancer un pied après l’autre, tester des choses, découvrir de nouvelles pratiques. Mais ce sont des métiers extrêmement gratifiants : les couturiers et couturières se font de plus en plus rares.

Cindy, seconde d'atelier chez ERES