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Mains d'avenir — La voie de Kim, dessinatrice et infographiste chez Atelier Montex

01.09.2025
Portrait de Kim - Dessinatrice et infographiste pour Atelier Montex
© le19M x Alix Marnat

En plusieurs portraits et autant d’histoires, la série « Mains d’avenir, la voie des artisans » donne à voir les trajectoires, passions et réflexions de celles et ceux qui « font » l’artisanat français.

Aujourd’hui vient le tour de Kim, dessinatrice et infographiste pour Atelier Montex, Maison de broderie depuis 1949. 

Lorsqu’elle rejoint les Métiers d’art, Kim peut compter sur le soutien de sa famille : « Mes parents m’ont fait confiance, même s’ils ne connaissaient pas le secteur. Aujourd’hui, ils sont très fiers de moi. »

Voilà quatre ans que la jeune femme de 31 ans a rejoint la Maison de broderie Atelier Montex, en tant que dessinatrice infographiste au sein du pôle production. Un travail minutieux qu’elle opère souris d’ordinateur à la main, musiques des années 80 dans les oreilles.

« C’est du dessin assisté par ordinateur. L’idée est de transformer le tracé d’une broderie en une sorte de cartographie, de légende schématique », explique-t-elle.

Le tout est ensuite transmis aux brodeuses et brodeurs, qui sauront ainsi identifier les fournitures, les points et les directions à suivre pour réaliser leurs broderies.


Une passion qui s'apprend

Son parcours démarre à Montreuil, où elle obtient un bac Arts appliqués. Elle poursuit ses études à l’École Duperré avec un BTS Design de mode — l’établissement parisien forme les jeunes créatifs et créatives des secteurs de la mode, de la création textile, de la céramique, du design d’environnement et du design graphique. Après des débuts dans la bijouterie, elle revient à ses premières amours : la mode.

« J’ai terminé ma formation par un DMA Broderie au Lycée des Métiers La Source [Nogent-sur-Marne, NDLR]. J’ai travaillé trois ans en freelance avant de rejoindre Atelier Montex il y a quatre ans, où j’ai été formée en interne », explique-t-elle.

Au fil des années, elle apprend la rigueur et à travailler en équipe : « Le moindre oubli, la moindre erreur, peut se répercuter sur des centaines de pièces. C’est un métier extrêmement prenant, il faut donc que ce soit une passion pour le faire. »

Son quotidien ? Rythmé par les dessins (tantôt à la main, tantôt assisté par ordinateur), le piquage, le ponçage et la gradation — qui consiste à adapter un modèle à d’autres tailles. Entre deux dessins de broderie, Kim participe également à la préparation et à la découpe de matières : de quoi confectionner des patchs, des charms et autres éléments brodés pour la production.


Vivre avec son monde

Bien consciente que certains savoir-faire ont tendance à tomber dans l’oubli, Kim mise sur la transmission de son amour pour la broderie pour faire parler de son métier :

« Je suis restée proche de mon ancienne école, où je retourne régulièrement pour parler de mon travail. La transmission des gestes et des techniques est essentielle. Sans Karima, ma responsable, et Margot, une consœur infographiste, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui. »

Parce qu’elle travaille principalement sur ordinateur, Kim commence déjà à s’adapter aux nouvelles technologies et aux innovations du secteur :

« Il y aura toujours des techniques traditionnelles à la main. Mais nous vivons dans un monde en constante évolution, où il faut sans cesse s’adapter. Nous avons, par exemple, déjà réalisé un projet avec de nouvelles machines plus performantes, qui nous permettent de découper au laser ou d’imprimer en 3D. Dans ce genre de contexte, je pense que cela peut être très pertinent. » 


Rêver, toujours

PL 250312 19M MONTEX 1352 HD

Ces quatre dernières années, elle s’est façonné de nombreux bons souvenirs :

« Pour un client, on nous avait demandé de découper de toutes petites formes. C’était un travail de fourmi, un processus de dessin très long. C’était extrêmement gratifiant de découvrir la broderie déployée sur la pièce finale, de voir le dessin prendre vie. »

Maillon essentiel, Kim s’autorise régulièrement à rêver.

« J’aimerais travailler sur des masques brodés, pour des spectacles ou des clips, car ce sont ceux de l’artiste française Muriel Nisse qui m’ont donné envie de travailler dans la broderie », confie-t-elle enfin, avant de glisser à nouveau un écouteur dans chacune de ses oreilles.


Nos possibilités créatives sont presque infinies. Ma mission est de formaliser cette créativité pour qu’elle soit reproductible en production.

Kim, dessinatrice et infographiste chez Atelier Montex