Texte alternatif

les Artistes, artisans et les Maisons d'art

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les Artistes, artisans et les Maisons d'art

le Comité éditorial

Riad Fakhri 
Programmateur culturel et Fondateur de l'Agence TRAMES

 

Né à Dakar, ancien professeur de sociologie à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, Riad Fakhri fonde en 2018 TRAMES, une agence de promotion de l’art contemporain dotée d’un espace culturel privé niché au coeur de la capitale sénégalaise. Véritable pépinière dédiée à l’éclosion des talents, cette plateforme encourage les artistes à mener une réflexion personnelle sur les questions de société. Trames est également partenaire de l’école Kourtrajmé dont elle accueille une antenne dans ses locaux à Dakar.

Écouter le podcast avec Riad Fakhri (2023)

Olivia Marsaud 
Directrice de la Galerie Le Manège, conseillère pour les arts visuels à l’Institut français du Sénégal

 

Depuis octobre 2019, Olivia Marsaud est directrice de la Galerie Le Manège à Dakar, espace d’exposition de l’Institut français du Sénégal pour la création contemporaine sénégalaise, française et internationale. Elle a passé quatre ans au Niger au poste de responsable de la programmation artistique du centre culturel franco-nigérien Jean-Rouch, où elle a organisé des expositions d’envergure au musée national du Niger ou au palais du Sultan de Zinder. Avant d’être commissaire d’exposition et programmatrice culturelle, elle a été journaliste pendant quinze ans, spécialiste du continent africain et de ses diasporas.

 

Écouter le podcast avec Olivia Marsaud (2023)

El Hadji Malick Ndiaye 
Historien d’art, conservateur du musée Théodore-Monod d’art africain
 

El Hadji Malick Ndiaye est docteur de l’université Rennes II et ancien post doctorant au laboratoire d’excellence Création, Arts et Patrimoines (Labex CAP) et du centre de recherches sur les arts et le langage de l’EHESS/CNRS. Il est actuellement chercheur à l’IFAN (Institut fondamental d’Afrique noire – Université Cheikh Anta Diop Dakar) et conservateur du musée Théodore-Monod d’art africain. Il a été directeur artistique de la Biennale de Dakar en 2022.

Écouter le podcast avec El Hadji Malick Ndiaye (2023)

Selly Raby Kane
Designeuse et cinéaste


Selly Raby Kane est une artiste, cinéaste et créatrice de mode sénégalaise qui a lancé la marque portant son nom en 2012. Dès les premières collections, la griffe brise les codes et tendances de la mode sénégalaise. Influencée par le cinéma fantastique, sa ligne avant-gardiste a été largement médiatisée et présentée dans des institutions culturelles prestigieuses partout dans le monde. L’esthétique de Selly Raby Kane combine des techniques de collage, une imagerie surréaliste et une référence au patrimoine immatériel du Sénégal. Profondément inspirés par la ville, ses films explorent les archives urbaines de Dakar et immortalisent sa beauté underground.

les Intervenants artistiques

Audrey d'Erneville
Directrice artistique et graphiste

 

Vivant actuellement entre Dakar et Los Angeles, Audrey d’Erneville est une créative polyvalente qui a travaillé sur des campagnes pour plusieurs agences et clients prestigieux. En parallèle, elle a développé une pratique artistique influencée par sa culture sénégalaise et son goût pour l’emploi de la couleur. En 2021, ses oeuvres ont été présentées dans l’exposition L’Année d’après au Théâtre Paris-Villette, dans le cadre du festival Génération A, et sa première grande peinture a été exposée pendant la Biennale de Dakar 2022. Le style d’Audrey d’Erneville a été décrit comme pop et coloré, avec une touche nostalgique.

Écouter le podcast avec Audrey d'Erneville (2023)

Mamy Tall
Architecte, scénographe de l'exposition

 

Après son baccalauréat obtenu à Lomé au Togo, Mamy Tall étudie l’architecture à Montréal, au Canada, où elle développe une préférence pour l’utilisation de matériaux locaux non industrialisés. Après avoir co fondé une plateforme pour promouvoir le tourisme culturel au Sénégal, elle s’installe à Dakar et entame une carrière à l’Agence de gestion de patrimoine bâti de l’État (AGPBE). Elle travaille désormais au Bureau d’architecture et de conservation des palais nationaux auprès de la présidence et représente l’agence d’architecture Wilmotte & Associés au Sénégal, notamment pour le projet de rénovation de l’ancien palais de justice de Dakar.

Écouter le podcast avec Mamy Tall (2023)

Francine Awa Pipien
Éditrice de contenus, productrice des podcasts

 

Francine Awa Pipien partage son temps entre le monde de la communication et celui des médias. Elle est fondatrice de Gewel Studio, une agence créative basée à Dakar au Sénégal à l'origine de podcasts (SODADE), d'un talk-show (EXPLICITE), de documentaires (THE ÑUULEST) et autres événements culturels. Elle a été responsable de la communication pour la Galerie du 19M Dakar en 2023 et produit les podcasts de l'édition 2024.

les Artistes, artisans 
et les Maisons d’art

Khadija Ba

Créatrice de ses propres bijoux depuis des années, Khadija Ba Diallo développe régulièrement des séries de pièces maximalistes pour ses clientes, le plus souvent en bronze. Elle aime détourner les formes de certains objets du quotidien comme l'épingle à nourrice. Pour l'exposition, elle revisite avec la Maison Goossens les gris-gris porté notamment par la communauté Bayfall du Sénégal. En les réalisant en bronze, en filigrane ou en cuir de en couleur, elle rend contemporain cet objet de protection. A l'intérieur de ces pièces, elle glisse des messages de paix, d'amour, de positivité.

Khadija Aisha Ba Diallo est la créatrice de la boutique Le Sandaga et de la marque L’Artisane, dont la pièce maîtresse est un boubou masculin revisité. Jouant avec le graphisme, les motifs, la coupe et l’ajout de détails ludiques, elle agrémente ses créations de bijoux, d’accessoires en bronze ou de pièces de maroquinerie. Elle a organisé son premier défile de mode sur la corniche de Dakar en décembre 2023.

 

Ousmane Bâ

Ousmane Bâ, résident Black Rock 2024 et représenté par la galerie Atiss à Dakar réalise des peintures et collages sur papier. Peule d’origine, nomade d’esprit, il est basé au Japon où il s’est formé à des techniques, et des savoir-faire ancestraux. Lui qui réfléchit ses découpages comme des sculptures, est tombé amoureux du washi, le papier japonais. Au Sénégal, il a travaillé avec des femmes qui fabriquent du papyrus à base de typha, dans la région de Saint-Louis, et a teint à l’indigo sénégalais du papier washi.

Ousmane Bâ est né et a grandi en France, à Strasbourg, à la frontière avec l'Allemagne. Il a obtenu une licence en arts plastiques à l’Institut supérieur des arts appliqués. Ousmane a été inspiré pour devenir un artiste alors qu'il dirigeait des startups en Europe, développant des capacités d'analyse, comprenant également la psychologie humaine et le design. Il a trouvé l’inspiration dans les arts japonais et a décidé de déménager au Japon pour développer son style en 2017. Il a exposé ses oeuvres dans diverses galeries japonaises telles que FUKAGAWA GARAGE ou Trunk Hotel. Aujourd’hui, Ousmane prend un nouveau cap dans son travail. Il se considère comme un vagabond entre la peinture et le dessin numérique, toujours à la recherche de l’Eldorado, promis par une image de paix intérieure.

Bibi Seck
Designer, concepteur des meubles et des aménagements extérieurs

 

Fondateur de Birsel+Seck, studio de design basé à New York, et fondateur de Dakar Next, laboratoire de design, Bibi Seck a débuté sa carrière comme designer pour Renault. Originaire du Sénégal, il s’emploie à développer les bonnes pratiques de conception en Afrique de l’Ouest, démontrant la valeur du design en tant que ressource économique dans les pays en développement. Il crée en 2020, avec son ami et partenaire Oumar Sow, le studio Quatorzerohuit, une galerie consacrée à l’art contemporain et au design. En 2023, Bibi Seck a conçu le mobilier de la Galerie du 19M Dakar.

Écouter le podcast avec Bibi Seck (2023)

 

 

Aristide x Lesage

Pour le centenaire de la maison de broderie Lesage, Aristide (Aristide Barraud) propose Murmuration, une oeuvre monumentale brodée et pensée en trois mouvements comme une symphonie s’écrivant à plusieurs mains, s’inspirant des phénomènes migratoires et collectifs des étourneaux. Observables chaque hiver, les migrations entrainent des milliers d’étourneaux à se réfugier vers des rives plus chaudes en Europe, créant ainsi des ballets parfaitement synchronisés dans le ciel. L’artiste entend interroger ce phénomène naturel de symbiose collective à l’aune d’une société de plus en plus morcelée et invite les visiteurs à la contemplation.

Né en 1989, Aristide Barraud est auteur et photographe. Ancien joueur de rugby professionnel et international en France et en Italie, il met un terme à sa carrière suite à ses blessures dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Mais ne sombre pas, son premier livre, est publié aux éditions du Seuil en 2017. Entre 2018 et 2019, il collabore avec L’Équipe et Le Monde en tant que chroniqueur et photographe. En parallèle, son travail de collage et d’écriture dans les rues de Paris et de banlieue parisienne est remarqué par des critiques d’art. En 2020 il est choisi par l’artiste JR pour intégrer la section Art & Images. de l’école Kourtrajmé. Il expose au Palais de Tokyo au sein de l’exposition. Jusqu’ici tout va bien, dans le cadre des 25 ans du film La Haine. En 2022, son projet Bâtiment 5: Courte Vie Pleine portant sur la destruction du bâtiment 5 de la cité des Bosquets. Montfermeil, réalisé dans le cadre d’une résidence aux Ateliers Médicis, donne lieu à un film et un livre publié aux éditions du Seuil.

 

Diane Cescutti

La pièce interactive Le processeur de fil de Diane Cescutti permet à 10 personnes de vivre ensemble une expérience et de découvrir, via un tissage sensible, l’histoire du patrimoine textile mandjak. Diane Cescutti fait le lien entre son parcours d’ingénieure et sa pratique de tisserande qu’elle envisage le plus souvent de manière collective. Elle a notamment travaillé et s’est formée auprès des tisserands mandjak de Guinée Bissau, installés au marché de Colobane, qui transmettront leur savoir-faire au public lors d’un atelier. Une autre pièce célèbre la complexité et le data «faléré», entremêlant fils de coton, câbles électriques et cheveux synthétiques.

Diane Cescutti, née en 1998 à Chenôve, France, est une artiste transmédia française. Elle vit et travaille à Saint Etienne, France. Elle est diplômée d’un DNSEP de L’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Nantes en 2021. Elle effectue aussi une partie de son parcours au sein du département textile de L’Université des Arts de Tokyo au Japon (2018) et dans la section Pratiques interdisciplinaires et Formes émergentes au sein de l’Ecole d’Art de L’Université de Houston au Etats-Unis (2020). De 2021 à 2022 elle fait partie de la Class of 2021 de Circa x Dazed à Londres ainsi que du Post diplôme Art de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon. Sa pratique prend comme point de départ le métier à tisser à l'origine de la computation informatique. En remontant l’histoire du code informatique, elle se retrouve emmêlée dans celle du tissage et en suivant le croisement des fibres de son métier à tisser, elle aboutit à sa forme éthérée : son algorithme. Par une approche spéculative, fictionnelle et narrative, elle explore les liens historiques, technologiques, mathématiques et esthétiques entre les tissages, les textiles et les ordinateurs, le numérique. En 2023, Diane Cescutti était résidente de la Villa Saint-Louis Ndar, soutenue par le19M.

Souleymane Bachir Diaw

Souleymane Bachir Diaw né à Dieerukplé Peulh, Dakar, est un artiste plasticien qui travaille entre Dakar et Paris. Il est membre du collectif Atelier Ndokette. Photographe autodidacte, il travaille avec ce médium les installations et le textes à la lisière du documentaire et de la mise en scène comme une manière d'exprimer d'expérimenter et de raconter les réalités qu'il vit. L'expérimentation visuelle représentent pour lui un outil de rencontre et de discussion lui permettant de mettre en forme la mémoire des liens qu'il tisse et la manière dont son rapport au monde se transforme. En 2023, il a été lauréat du Prix American Vintage de la photographie de Mode au Festival international de mode, d’accessoires et de photographie de Hyères.

Ibrahima Kewe Ndome

Né à Thiès, il commence à travailler dans la sphère créative et de la mode dakaroise en 2014. D'abord mannequin, il collabore avec des marques et des magazines de mode sénégalais et internationaux puis travaille comme styliste et consultant créatif avant de concevoir des costumes. En collaboration avec plusieurs artisans, il expérimente maintenant le design. En 2018, il rencontre Safi Niang, artiste guinéenne travaillant entre le textile et la peinture et Souleymane Bachir Diaw, photographe sénégalais, avec lesquels il fonde le collectif artistique Atelier Ndokette.
En 2021, le collectif a reçu le premier prix Ellipse Art Projects et a bénéficié d'une résidence à la Cité Internationale des Arts de Paris. Le travail d'Ibrahima est inspiré par les histoires silencieuses "aléatoires" qu'il cherche à saisir et à faire résonner. L'archivage est également un élément essentiel de sa démarche. Il a commencé à collectionner et à archiver d'anciens vêtements sénégalais et ouest-africains, considérant les vêtements comme témoins des temps et du changement.
 

 

Binta Diaw

Souvent déployées sous la forme d’installations et de propositions in situ jouant parfois sur la dimension monumentale, les recherches plastiques de Binta Diaw prennent forme à la confluence de réflexions philosophiques et historiques sur les phénomènes sociaux qui définissent notre monde contemporain, tels que la migration, la notion d’appartenance, le rapport à l’histoire et ses archives ou encore la question du genre. Nourrissant son travail des apports de l’intersectionnalité et de l’éco-féminisme, Binta Diaw accorde une grande importance à l’expérience physique et sensorielle dans son travail. Ses oeuvres sont un lieu privilégié où s’exprime la puissance de la matérialité et son impact sur les perceptions. La terre, les plantes, l’eau, la pierre, les cheveux et parfois son propre corps sont autant d’éléments constitutifs du langage visuel de l’artiste. Forte de son identité diasporique et fluide, Binta Diaw interroge notamment les points de vue dominants de l’histoire pour y réintroduire par une économie de moyens remarquable une pluralité dans les récits. L’artiste propose ainsi un décentrement d’une vision exclusivement eurocentrée de l’histoire et affirme ses gestes artistiques comme autant de réécritures complexes de l’histoire.
Binta Diaw une artiste italienne et sénégalaise née en 1995 à Milan, en Italie. Elle vit et travaille entre Milan et Dakar au Sénégal. Binta Diaw est diplômée de l’Accademia di belle arti di Brera di Milano à Milan, ainsi que de l’École d’Art et de Design de Grenoble en France.

Linda Dounia

Linda Dounia a utilisé ses déchets digitaux pour créer une collection de 48 modèles que l’on peut essayer virtuellement à travers une application. Elle s’est inspirée des Baye Fall (membres d’une branche de la confrérie religieuse des Mourides, culte musulman émanant du mouridisme) qui fabriquent leurs vêtements à partir de chutes de tissus récupérés, faisant écho à l’humilité de leur marabout. Le ndiakhass, « patchwork » en wolof, devenu signe distinctif et leur façon de se vêtir sont ici signe extérieur de quête spirituelle.

Linda Dounia est une artiste multidisciplinaire, designer et commissaire d'exposition basée à Dakar, au Sénégal. Son travail intègre à la fois des outils analogiques et numériques - de la peinture acrylique aux GAN et à l'IA générative. Un thème important de son travail est l'exploration de ces outils technologiques, de leurs implications politiques et philosophiques, à la fois sur le monde en général et sur sa propre identité. Le travail de Linda Dounia a été exposé dans des galeries, des musées et des foires à travers le monde, comme UNIT London, Art Dubai et Christie's. En 2023, elle a été nommée parmi les 100 personnes les plus influentes dans le domaine de l'IA par le magazine TIME.

Yacob (Yankhoba Fall)

Dans ses tapisseries, Yacob développe une démarche à la lisière du social et de l’artistique. Il emploie des matériaux recyclés, des fibres naturelles issues de sacs de pommes de terre teints, tissant aussi des câbles ADSL et des fils électriques en cuivre récupérés. Au coeur du quartier populaire de Bel-Air à Dakar, où le recyclage est monnaie courante, il récolte les languettes de canettes jetées aux quatre vents. Il lui en faut beaucoup, il en manque souvent et c’est tout le quartier qui récolte pour lui ces précieux rebuts. Une manière pour lui d’interconnecter le monde et les émotions au sein de son modeste atelier.

Yacob est né en 1983 à Dakar. L'artiste recycle des objets, des fibres textiles, naturelles et de récupération comme des câbles techniques pour créer des assemblages à la manière de tissage et des corsets qu’il montre sur des sculptures.

Pauline Guerrier

De sa résidence à Dakar et de la réalisation de l’oeuvre participative Toisons Kër, sont nés quinze dessins poétiques et symbolistes, qui tentent d’expliquer la vitalité de la ville, ses couleurs, son chaos. Véritable journal de bord et de son séjour au Sénégal, ils se nourrissent de figures récurrentes comme les milans, dieux du ciel dakarois, les étals de marché et les yeux qui les regardent mais aussi la réalité du plastique et des déchets omniprésents.

Pauline Guerrier vit et travaille à Paris, résidente de POUSH à Aubervilliers. Elle intègre les Beaux-Arts de Paris en 2009 dans l’atelier de Giuseppe Penone pour une durée de trois ans avant de rejoindre l’atelier d’Ann Veronica Janssen pour deux ans. Dans une quête perpétuelle de connaissance des techniques ancestrales, Pauline Guerrier confronte les savoirs d’hier au monde d’aujourd’hui et de demain. L’écologie, la science, la foi, la croyance sont des sujets qui ne cessent de l’intéresser. Son travail s’exprime à travers le dessin et la sculpture, mais aussi les installations, la performance et la vidéo afin d’utiliser le médium le plus adapté aux sujets qu’elle aborde.

Yassine Mekhnache

Ce qui lie les éditions de la Galerie du 19M Dakar, outre son comité éditorial, ce sont aussi les liens qui se sont créés entre le Sénégal et la France, notamment par le biais des artistes. Yassine Mekhnache a réalisé un triptyque de peinture et broderies sur bazin, qu’il a réalisé après un voyage à Ngaye Mekhé et sa rencontre avec les brodeuses du village. Le bazin, coton damassé teint à la main, est un tissu dont la tenue et la brillance sont emblématiques de la mode au Sénégal, lui a littéralement tapé dans l’oeil.


Né en 1979, Yassine Mekhnache est un artiste contemporain autodidacte basé à Paris. Révélé par ses peintures gestuelles dans lesquelles apparaissent des motifs brodés, Yassine Mekhnache peint et collabore depuis quinze ans avec des brodeuses et brodeurs au Maroc, en Inde et plus récemment au Nigéria. La délicatesse de la broderie dialogue avec virtuosité avec ses motifs expressifs et colorés. À l’automne 2022, il a été invité par la Galerie du 19M à présenter Murdyia, un projet inédit mené avec 22 étudiants de l’Institut français de la mode (IFM) et deux Maisons résidentes du 19M, Paloma et Atelier Montex. Le travail de Yassine Mekhnache était présenté dans le cadre de la Galerie du 19M Dakar 2023.

Habib Sembene

Habib Sembene, né en 1981 à Dakar, est un artiste autodidacte qui a abandonné ses études en Commerce international pour embrasser sa passion du bricolage et plonger dans le monde de la mode. À partir de 2008, il crée une collection de vêtements et d'accessoires en cuir, une matière noble et robuste. Sa démarche le conduit à croiser la route de Cheikha de Sigil lors du Wapi, un concours de talents du British Council du Sénégal, déclenchant des séries de workshops et d'apprentissage explorant d'autres matières telles que le jean. Habib Sembene se distingue en tant qu'artiste pluridisciplinaire, partageant des moments significatifs avec Issa Samb, alias Joh Ouakam, figure emblématique de l'art plastique sénégalais. En 2017, il contribue à l'exposition en hommage à ce dernier intitulée « Alem, l'Avenir » à la Galerie du Manège de Dakar. Par la suite, il s'engage dans une résidence artistique à l'Espace Medina de Dakar en collaboration avec les artistes cadets du Laboratoire Agit'Art. La restitution de ce projet, intitulée « Nous », est présentée lors de la 6ème édition du Partcours des arts de Dakar. Initiateur du concept « Sakku », Habib Sembene incarne une philosophie célébrant la quête inlassable d'excellence dans son travail. Il agit comme un catalyseur de croissance focalisé sur la recherche constante de connaissance, d'habileté, et de maîtrise, avec une prédilection pour le cuir, matériau avec lequel Habib Sembene entame cette série de tableaux dès 2018.

Andréa Moreno

 

Andrea Moreno, née en 1992 à Caracas, vit et travaille à Marseille.

Le travail d’Andrea Moreno se caractérise par un constant va-et-vient entre le plat et le volume, ses sculptures cherchent un point d'équilibre entre les souvenirs, les émotions et l'instantané. Durant sa formation à Dieulefit en 2022, Moreno a été influencée par le regard porté sur la matière d’Anne Verdier ainsi que par l’attention à la couleur et au protocole créatif ludique de Marianne Castelly. Sa pratique est un témoignage d’une migration, grandir au Venezuela a construit sa vision du monde. L'ingéniosité des Vénézuéliens l'inspire, en particulier ceux qui réparent leurs maisons avec les moyens du bord, incarnant ainsi le concept de « Glamour débrouillard ». Cette résilience, souvent teintée d'humour, modèle ses sculptures, qui sont des assemblages improvisés de volumes réunis à travers un équilibre miraculeux. Elle a collaboré avec Atelier Montex dans le cadre de la Galerie du 19M Marseille en mai 2024.

Cécile Ndiaye

 

Cécile Ndiaye vit et travaille à Keur Massar au Sénégal. Ses recherches artistiques sont en lien avec les modes de production artisanaux et les pratiques de design endogènes. Ses oeuvres sont le résultat d’une recherche approfondie sur le matériau cuir. À travers la matière, qu’elle soit rebut de l'exploitation industrielle occidentale, ou issue de son environnement direct, Cécile Ndiaye questionne notre rapport au vivant et au territoire . Depuis 20 ans par son travail, elle acquiert, documente et expérimente des connaissances et des techniques traditionnelles sur le cuir en Afrique de l'Ouest. Ces savoir-faire très souvent attachés à des savoir-être, tels que les pratiques de transmission ou de régulation sociale, sont autant de sources d’inspirations pour aborder ses oeuvres et inventer des procédés de transformation, souvent collectifs, qui ont l’ambition de laisser des sillons dans nos sociétés contemporaines et futures.

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